L’Art comme accès à l’absolu

 

L’ Art comme accès à l’absolu 

Symposium au Prieuré St-Maurice, le jeudi 25 avril 2019 à 10h30 et 14h30

 

Il semblerait que la modernité ait remis en cause l’accès à l’absolu. Le scepticisme, le relativisme, le dégoût de l’instrumentalisation politique et/ou intégriste des religions et l’incontestable triomphe des technosciences nous ont détourné de cette idée qu’il existe une dimension transcendante de l'existence.
Ce qui était naturel durant des millénaires est devenu problématique pour notre temps. Mais la soif d’absolu demeure, car elle est constitutive de notre humanité. Sans elle nous sommes incomplets : « Nous sommes crucifiés dans une seule dimension alors que le monde est multidimensionnel », comme le dit le cinéaste russe Tarkovsky.
Cette incomplétude appelle une connaissance de cet absolu qui est fondamentalement une connaissance de soi, aussi ancienne que l’homme, celle qu’évoquait l’inscription «Connais-toi toi-même» gravée sur l'architrave du temple de Delphes, et qui est au cœur de toutes les traditions spirituelles. Connaissance que ni la science ni la technique pas plus qu’une conception étroitement rationaliste de la philosophie ne sauraient nous donner.
Vers tourner nos regards dès lors ? L’adhésion à la foi ou à un dogme nous semblent si contraires à notre liberté, qu’il nous faudra revenir à ce qui fut et reste la voie royale vers l’absolu : l’Art. 
Nul besoin de croire à quelque dogme que ce soit pour ressentir que les peintures zen ou celles de Wassily Kandinsky nous relient, via des formes visibles, à ce qui n’a pas de forme. Comme la foi, mais de manière différente, l’art nous libère d’une vision réductrice de l’existence et « donne à notre âme », comme le dit le grand peintre russe, « une nourriture que lui seul peut nous apporter ».
C’est l’art qui nous permet de renouer avec ce qu’il y a de plus vivant et vibrant dans les traditions religieuses qui redeviennent alors intelligibles pour nos esprits contemporains.

 

MANIFESTE SURVITALISTE

 

- À l’ère de l’anthropocène, des extinctions de masse d’espèces animales et du réchauffement climatique, la question de notre survie en tant qu’espèce se pose.
- La tentation du survivalisme est forte, mais nous, nous entendons défendre l’idée surviTaliste, car survivre n’est pas suffisant pour rester humain, il nous faut vivre.
- Vivre d’une vie qui est d’abord celle de l’esprit, de l’âme ou de l’étincelle divine que chacun porte en lui.
- Nous voyons dans l’art, d’abord et avant tout, un rappel de cette vie spirituelle. Les œuvres majeures de maintes époques et civilisations en sont le plus vif témoignage.
- Elles nous rappellent qui nous sommes ; elles nous disent que nous n’appartenons pas simplement à l’ici et au maintenant, mais que nous participons à une plus vaste dimension qui nous inclut et nous dépasse tout à la fois : nature divine, fond sans fond ou luminosité sans contraire.
- Mais même pour survivre, il nous faut une raison de persister dans l’être, une raison qui dépasse la simple peur animale de ne pas mourir. Il nous faut vivre à la hauteur de ce que nous sommes. La pratique artistique nous en donne les moyens concrets.
- Ce sont les choix culturels du réductionnisme scientiste (et non-scientifique), de l’emprise de la techno-science et d’une vision dégradée du vivant et de l’humain qui nous ont conduit au bord de cette catastrophe. Ce sont d’autres choix culturels, comme un respect profond pour toutes les formes de vie, y compris non humaines, l’entraide mutuelle et la reconquête d’une dimension verticale de l’être humain qui seules pourront nous sauver de nous-mêmes.
- C’est aux artistes inspirés, et donc inspirants, qu’il revient d’animer ce nouveau mouvement culturel que nous appelons de nos vœux : le SurviTalisme.
- Le socle programmatique qu’il nous appartient d’élaborer collectivement repose sur la Tradition comprise en tant qu’Unité transcendante des religions. En effet, toutes les civilisations, depuis la préhistoire, ont laissé des traces de croyances en une existence après la mort, chacune avec sa propre perception de cette immortalité, de l'esprit, de la rétribution des âmes et du sens de la vie.
- La littérature mondiale atteste de la porosité entre le monde des morts et celui des vivants. Des Védas aux prophéties vétéro-testamentaires, de Platon à Virgile, de Boèce à Dante, de Milton à Swedenborg, chaque époque reçoit d’En-Haut l’enseignement qui lui convient dans la langue qui lui est propre. Notre modernité n’échappe pas à la règle et, c’est ainsi que nous nous mettrons à l’écoute de ces « Dialogues avec l’Ange ». Leur puissance d’évocation confirment et corroborent ce qui fut toujours l’intuition des Anciens : la mort est en vérité une renaissance, et l’immortalité une réalité.

Débats et Table ronde avec le public, avec les intervenants suivants :

Joseph-Antoine d'Ornano, écrivain, peintre, ancien haut fonctionnaire au ministère de la Culture
Jonathan Shimony, professeur d'Histoire de l'Art à l'Université américaine de Paris
Damien Brohon, artiste et conférencier
Adam Wallenberg, artiste, curator, philosophe praticien et enseignant en arts appliqués
Théophile de Wallensbourg, compositeur, peintre, poète et essayiste
Pascal Fauliot, écrivain, conteur, spécialiste des contes de sagesse et des légendes de l’Asie
Claire Daudin, universitaire et écrivain, présidente de l’Amitié Charles Péguy
Suzanne Ferrières-Pestureau est docteur en psychanalyse et membre du Groupe Pandora Université Paris VII